
Cityzen Pets travaille aussi avec et pour les chats. Je viens visiter votre chat, chez lui, en votre absence pour lui assurer confort et bien être. C’est au cours d’une de ces visites que l’histoire a commencé.
Le début de l’histoire
Panama est une jeune chatte de gouttière que j’ai visité une première fois en décembre dernier. Elle avait à peine 5 mois et montrait toutes les caractéristiques d’un jeune chat : très dynamique, en demande d’attentions et d’exercices, à la recherche du contact et un grand intérêt pour les jeux de prédation : poursuites de balles, jeux de canne à pèche notamment.
Les visites permettaient à la fois de la stimuler physiquement avec de grosses parties de jeux et d’assurer un lien d’attachement et d’apaisement avec beaucoup de câlins et de réponse-présence (vous savez, toutes les fois où votre jeune chat miaule au désespoir et où une simple réponse vocale semble l’apaiser).
Panama a immédiatement était très attachée à moi et à très vite marqué une grande confiance à mon égard.

J’ai l’habitude d’apporter un jeu différent à chaque visite afin de maintenir une bonne stimulation physique et intellectuelle – sans doute ce dont souffre le plus les chats qui vivent à l’intérieur.
Je suis plutôt coutumière des jeux de canne à pèche avec plume, pompons de diverses matières, mais ce jour là, j’ai oublié la canne à pèche et j’ai dû me rabattre sur une simple petite balle en mousse que j’ai toujours dans mon sac… pour ce genre de situation.
Les prémices du travail
Panama est ce que l’on pourrait appeler une jeune chatte facile à vivre : tout lui fait plaisir, tant que vous restez avec elle. Une fois la balle mise en jeu, Panama s’est donc déchaînée, comme à son habitude, en courant en tous sens, zigzagant à travers toutes les pièces de sa maison, poursuivant cette balle somme si sa vie en dépendait. Comme beaucoup de chats, elle la prenait en gueule de temps en temps, pour mimer la fin de la chasse…et la relâcher un peu plus loin pour repartir de plus belle !
Tout à fait par hasard, et sans doute du fait de ma formation en éducation canine, j’ai eu l’idée de la féliciter à chaque fois qu’elle prenait en gueule la balle, juste comme ça, comme pour féliciter cette puissante chasseuse qu’elle mimait et dont je reconnaissais les talents, sans penser à autre chose qu’à motiver ses jeux et la relation d’intérêt que je souhaitais maintenir.
J’ai alors remarqué que Panama appréciait ses félicitations et qu’elle prenait de plus en plus souvent en gueule : mes récompenses verbales renforçaient visiblement ce comportement.
C’est donc sur ce constat que j’ai décidé de travailler le rapport d’objet avec Panama.
Dresser un chat au rapport d’objet
Les étapes du programme de travail
Les étapes du travail se sont mis en place de manière assez spontanée. J’ai appliqué les mêmes principes de conditionnement positif qu’avec un chien.
J’ai tout d’abord défini quel serait l’objectif à atteindre : que Panama, sur ordre, dans n’importe quelle situation et quel que soit l’objet, parte chercher ledit objet, le prenne en gueule, le rapporte et me le donne après sollicitations de ma part.
J’ai également établi un programme de renforcement : j’ai volontairement décidé de ne pas utiliser la récompense alimentaire, afin de ne pas la déconcentrer. La méthode de renforcement choisie a été un renforcement positif uniquement. Et ce de manière systématique. La récompense était verbale, physique avec caresses et remise en jeu immédiate de l’objet du rapport.
Pour débuter, j’ai utilisé le shaping c’est à dire le renforcement de comportements qui se rapprochent du comportement souhaité. A chaque fois que Panama prenait en gueule et faisait quelques pas dans ma direction, je la félicitais verbalement et lui donner quelques caresses si elle était assez proche.
A ce stade, la magie fait que Panama a eu l’intelligence de comprendre qu’en m’apportant l’objet, je pouvais lui donner plus d’impulsion et et de vitesse et donc le rendre très intéressant pour elle. Au première rapport, j’ai donc féliciter et remis en jeu la balle avec mise en scène et surtout utilisation du mot qui allait devenir un ordre : Apporte afin de créer l’association d’idée entre le son et le comportement associé.
Acquisition et progression
Une fois l’association d’idée entre l’ordre et le comportement associé bien acquise, j’ai commencé à travailler sur la diversification des objets et des lieux afin de faire comprendre à Panama que l’ordre Apporte avait la même signification quel que soit l’objet à rapporter et quel que soit l’endroit.
Le principe retenu est toujours le même : aller du plus simple au plus compliqué en respectant le rythme de progression de l’animal.
Nous avons donc alterné les objets du plus agréable ou plus difficile (un petit pompon en lanières de cuir particulièrement difficile à tenir en gueule car lourd et peu commode à porter), d’abord à l’intérieur, puis en ouvrant la porte sur le jardin, puis en lançant l’objet dehors pour enfin effectuer le lancer dehors au sol et, le plus dur : dans un arbre !!

Le résultat
Les progrès ont été stupéfiants. Il y a bien eu quelques stagnations dans la progression, notamment un ou deux moments de lassitude de la part de Panama, dû entièrement à mon envie d’avancer. Panama a su me recadrer et me rappeler que tout apprentissage doit demeurer un jeu et une récompense pour l’animal.
Aujourd’hui, Panama sait rapporter un objet sur ordre dedans comme dehors et avec enthousiasme. Et le plus beau dans cette expérience, c’est que nous y avons pris du plaisir toutes les deux !!
Dresser son chat au rapport d’objet est possible…
- à une condition : se rappeler que c’est toujours le chat qui donne le rythme de progression ;
- avec une méthode : douce et positive