
L’effet pygmalion est ce que l’on pourrait appeler une prophétie auto-réalisatrice. En d’autres termes et rapporté à un cadre d’apprentissage cela signifie que les préjugés de l’enseignant ou de l’autorité vont influer sur les résultats de l’élève.
On parle d’effet Pygmalion lorsque cette influence est positive : le fait d’être persuadé que tel élève est intelligent augmentera ses performances d’apprentissage.
A l’inverse, on parlera d’effet Golem lorsque cette influence est négative : penser que tel élève est moins doué diminuera ses performances.
Vous me voyez venir ? Et oui ! L’effet Pygmalion et l’effet Golem fonctionnent avec TOUS les élèves, y compris les animaux.
Donc penser que son chien est très intelligent aura pour conséquences d’augmenter ses résultats d’apprentissage. Ce qui viendra confirmer la croyance initiale qui se verra renforcée et donnera encore plus de raisons à l’éducateur d’augmenter les objectifs …
Lorsque c’est dans ce sens, nous pourrions dire que tout va bien. Après tout, que le chien soit intelligent ou non, peu importe, notre intérêt (et le sien) est bien de rendre l’apprentissage agréable, valorisant pour lui (et son maître) et les succès font rentrer tout le monde dans un cercle vertueux.
Mon problème, c’est lorsque je suis confrontée aux conséquences de l’effet Golem. Et j’y suis confrontée tous les jours. Combien de fois ai-je entendu :
- « il est têtu comme une mule »
- « rien n’y fait, il ne veut pas »
- « il n’en fait qu’à sa tête »
- « il est agressif avec les autres mâles » (ou les autres femelles, ou les petits chiens ou les chiens blancs, ou noirs…)
Et à chaque fois (ou presque) je peux vous assurer que le chien n’est ni ceci, ni cela, il a été éduqué et amené pendant de longues années parfois à être comme ci ou comme ça, simplement parce que son maître s’attendait à ce qu’il soit ainsi.
Conclusion
On ne mesure pas à quel point nos comportements à nous, humains, viennent cadenasser une attitude, l’ancrer dans un rituel d’où le chien ne pourra plus sortir. On ne mesure pas à quel point nos croyances provoquent un comportement tout simplement parce que nous n’avons pas laissé d’autres options à notre chien.
Alors la prochaine fois que vous aurez une pensée pour votre chien ou votre chat : dites vous qu’il est génial, super intelligent, malin comme tout, à l’aise et sociable… et oubliez de vous dire qu’il va échouer à faire ceci ou être comme ça.